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LA FORET.

La forêt communale de Tilly a une superficie de 498 ha.

L'altitude moyenne est de 330 m (maximum 355 m, minimum 285 m ). L'altitude moyenne du village est de 210 m.

Le relief est peu accusé. On y trouve un sol argileux, assez profond sur le plateau et des sols plus superficiels en versants. Un équilibre entre la faune (chevreuils, sanglier, cerfs) et la flore (futaie et taillis) est nécessaire pour éviter que les semis et les nouvelles plantations soient menaçés par ces gibiers, un plan de chasse est établi chaque année en fonction de la population constatée.

Le peuplement en futaie est établi comme suit 3/10 de chênes 5/10 de hêtres 2/10 d'essences diverses (frênes, érables, merisiers, alisiers, bouleaux, trembles,...).
A la suite de prélèvements inconsidérés; la forêt de Tilly s'est appauvrie au fil des siècles. Dans de nombreuses parcelles, les baliveaux sont clairsemés ou mal positionnés. Avant 1978, les chemins forestiers sont en très mauvais état et sont impraticables.

Pour bien comprendre ce qui s'est passé dans notre forêt communale dont l'évolution est très lente, revenons quelques siècles en arrière. Avant 1265, la forêt de Tilly appartient à l'évêque de Verdun. C'est le terrain de chasse des seigneurs. C'est aussi un lieu de pâturage pour le bétail des manants, les habitants n'ont le droit que de ramasser les bois morts pour se chauffer. haut de page...

En 1265, Robert de Milan, évêque-comte de Verdun, affranchit les serfs de la prévôté de Tilly. Il est vraisemblable que la forêt devient propriété de la prévôté du fait de la charte signée par l'évêque et le prévôt de Tilly qui prévoit de nombreuses contraintes concernant la forêt.

- L'évêque se réserve 600 jours de bois de chauffage et également le bois nécessaire à ses usines.
-La forêt, c'est une première, doit être surveillée par des forestiers.
- C'est peut être aussi de cette époque que date le droit d'affouage.
- Le bétail continue à pâturer dans la forêt. En période de sécheresse, il mange les jeunes pousses, ce qui n'arrange rien dans la protection de la forêt et son potentiel d'avenir. La futaie est pratiquement absente.

Au Moyen Age, la situation se dégrade. Les conflits sont de plus en plus nombreux entre l'évêque et la prévôté, toujours au profit de l'évêque. De plus la forêt de Tilly est convoitée, une anecdote datant du XVI° et XVII° siècle nous le confirme :

Dans le terrier ( registre qui contient le dénombrement et la nature des héritages dans la censive d'un seigneur) de l'évêché de Verdun, nous pouvons lire qu'une contrée appelée bois de Fay (bois de hêtre) contenant 344 arpents (1 arpent est égal à environ 51 ares) dépendante de la communauté de Tilly a été engagée (genre de location) par différents personnalités civiles et religieuses.
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Nous sommes au début du XVI° siècle. La communauté de Tilly, par ce biais, paie ses dettes qui sont considérables. Une ordonnance de 1567 de Charles IX, Roi de France, interdit à toute personne de s'attribuer des biens dépendants d'une communauté, mais la prévôté de Tilly appartient aux Trois-Evêchés, du ressort du parlement de Metz et de plus, terre d'empire, l'ordonnance n'est pas appliquée.

Le 17 février 1630, Nicolas BOUCHER, conseiller de l'évêque se rend sur place pour constater cette situation, en présence d'André JEANDINOT, maire du ban de Tilly, André JULLIEN, André CUNY et Claude MARTIN, représentant le village de Tilly, des élus de Bouquemont, Récourt et Villers, et des échevins de justice des différents lieux. Tous les participants à cette réunion ont émis des protestations. Les résultats de cette confrontation ont été consignés sur le terrier de l'évêché.

Un édit du Roi Louis XIV, dressé à St Germain en Laye au mois d'avril 1652 ordonne que la communauté de Tilly, sans aucune formalité, rentre dans ses fonds engagés ou donnés à Cens depuis l'année 1520. Cet édit reste sans suite, compte tenu des guerres et des bouleversements qui paralysent notre région.

Entre temps, ce sont le Religieux de l'Abbaye de LETTANCHE, dépendant de Benoite-Vaux, qui se sont appropriés les bois de Fay. Le 12 mars 1726, le Roi Louis XV ordonne que l'édit de 1652 soit exécuté. C'est seulement en 1750 que les religieux de LETTANCHE sont assignés à fournir le titre de propriété à la requête du maire de Tilly, Nicolas HUGUIN. Ils ont un mois pour s'exécuter.
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Le jugement définitif est rendu le 9 mars 1951 au parlement de Metz: le bois de Fay est rendu à la communauté de Tilly. Cette anecdote ne concerne qu'une partie de la forêt de Tilly, et compte tenu de ce que nous pouvons lire dans le terrier de l'évêché le Verdun, le bois de Fay devait comprendre les coupes de Bouquemont et de Villers qui se trouvent en bout du territoire de Tilly et une partie des anciennes réserves de Tilly.

Au XVII° et XVIII° siècle, sous l'impulsion de Colbert, la gestion le la forêt est sérieusement réorganisée pour fournir d'avantage de bois le futaie. La grande ordonnance de 1669, sorte de code forestier, doit être appliquée dans la prévôté de Tilly. Les maîtrises des forêts remplacent les charges de gruyers (seigneurs qui avaient un certain droit sur les bois de ses vassaux). La forêt communale de Tilly dépend le la maîtrise de Metz.

De nombreux plans établissent de manière plus stricte les limites des coupes affouagères avec des cycles de 30 ans environ. Des parcelles sont mises en réserve (création du quart de réserve) qui représente, comme son nom l'indique, le quart de la forêt communale. haut de page...

Le premier aménagement connu de la forêt de Tilly date de 1771, un siècle après l'ordonnance royale. Nous supposons que c'est au cours de cet aménagement que les fossés ont été créés et que le quart de réserve à été instauré. A la suite d'une nouvelle ordonnance du Roi Charles X, du 2 mars 1828, un deuxième aménagement a lieu. Toutes les surfaces sont calculées par triangulation. Les parcelles sont bornées. Le quart de réserve est déplacé (emplacement que nous connaissons). Un troisième aménagement est décidé le 6 mars 1861 par le conseil municipal. Il concerne toute la forêt communale :

- 30 coupes pour 367,69 hectares.
- et le quart de réserve pour 120,36 hectares

En 1963, le conseil, sous l'impulsion du maire, Jean-Marie MARTIN, décide d'un nouvel aménagement pour obtenir une futaie régulière par la méthode de l'affectation unique. Le quart de réserve est supprimé. On distingue :

- des coupes de régénération par ensemencement
(par exemple les parcelles 6-7-8-13-15-37-38A).
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Les taillis et la futaie de mauvaise qualité sont abattus, il ne reste que des semenciers. La difficulté est que dans certains endroits, il n'y en a pas, compte tenu de l'appauvrissement de la forêt. Il faut attendre une bonne levée de faînes ou de glands (qui arrive tous les 3 ou 6 ans) pour enlever les porte-graines (chênes, hêtres et divers).
Toute la parcelle n'est pas couverte de semis, il y a des vides que l'on compense par des plantations (érables, merisiers, frênes). L'alisier se reproduisant par drageonnage, la mise en place n'est pas facile. Elle existe, mais la réussite n'est pas toujours au rendez-vous.

Des coupes d'amélioration La densité des peuplements est trop faible, on se borne à éliminer les arbres tarés ou dépérissant. Les semenciers de conformation médiocre mais sains sont conservés systématiquement, compte-tenu de la faiblesse en sujet de bonne qualité. Dans ces parcelles, l'O.N.F. se contente de préparer l'aménagement futur. Parallèlement, les chemins forestiers ont été empierrés, la desserte est assurée dans de bonnes conditions.

-Les résultats :

Après trente ans, ils sont satisfaisants et encourageants, nous avons eu la chance d'avoir de bonnes famées et de bonnes glandées. Déjà dans les parcelles 7 et 8, un dépressage a été opéré. Dans quelques années, nous pourrons prélever des produits intéressants. L'avenir est assuré, c'était le but recherché.
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Avant l'aménagement, la forêt de Tilly produisant 1 m3 de bois de Futaie de qualité médiocre à l'ha. Avec les coupes aménagées, nous pouvons espérer d'ici quelques années, 4 m3à l'ha.

Pour ce qui concerne les affouages, les habitants de Tilly n'ont aucun souci à se faire, compte tenu que la forêt a une évolution très lente, les produits des parcelles aménagées viendront sur le marché avant que l'aménagement complet de la forêt communale de Tilly ne soit réalisée.

Nous remercions le conseil municipal qui a soutenu cette politique de l'aménagement depuis sa mise en place en 1963. La forêt communale de Tilly est souvent citée en exemple.

 
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